Gestion bancaire
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Risque de taux d’intérêt et marges d’intérêt nettes des banques1
Depuis quelques années, les banques et leurs autorités de contrôle consacrent beaucoup de temps et d’efforts à développer des systèmes de surveillance et 2 de gestion du risque de taux d’intérêt . Cette étude examine la composante du risque de taux qui résulte des effets possibles exercés par les variations des taux du marché sur les marges d’intérêt nettes des banques. Si le risque de taux d’intérêt n’est pas géré avec prudence, de tels effets peuvent être très importants. Ainsi, la crise bancaire secondaire au Royaume-Uni dans les années 70 a été provoquée, au moins en partie, par le 3 financement d’actifs à long terme au moyen de passifs à court terme . De même, aux États-Unis, au début des années 80, lorsque les taux d’intérêt ont atteint des sommets historiques et que la courbe des rendements s’est inversée, les institutions d’épargne ont vu leurs marges d’intérêt nettes s’effondrer car elles avaient financé des crédits hypothécaires à long terme et à taux fixe par des dépôts d’épargne. Ces établissements ont alors enregistré des revenus d’intérêts nets négatifs pendant deux ans, après des marges de 4 près de 1,5 % en moyenne durant la décennie précédente . En revanche, les résultats présentés ici laissent à penser que les banques commerciales des dix pays industriels considérés sont en général parvenues à gérer leurs expositions à la volatilité de la courbe des rendements avec des effets limités sur leurs marges d’intérêt nettes. Ainsi, alors que les fluctuations des marges sont de nature à engendrer une grande incertitude sur la rentabilité des banques - et peuvent à coup sûr avoir des conséquences néfastes pour certains établissements -, les variations des taux d’intérêt ne semblent pas susceptibles d’affecter sérieusement la solidité du secteur bancaire par leur incidence sur les revenus d’intérêts nets.
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Les points de vue