Gestion de classes
p.146-147
Guillot (2006) fournit d’intéressantes indications pour saisir toute la richesse de ce concept d’autorité éducative. En rattachant tout d’abord le mot autorité au verbe « autoriser » qui lui correspond, il indique que « l’autorité a pour fonction première d’autoriser : à exister, à grandir, à apprendre, à se tromper, à être reconnu et respecté dans sa dignité humaine, à créer, à aimer… L’autorité éducative est une école d’accueil dans l’humanité, une humanité universelle, sans exclusion » (2006, p. 15). Dans ce premier sens, une personne qui a de l’autorité est une personne qui autorise et qui fait acte de confiance : confiance dans l’humanité, confiance en l’autre, confiance dans le potentiel de nouveauté que représentent les nouvelles générations. Le deuxième sens qu’il attribue au mot autorité (en latin autorictas) provient du verbe augere, qui signifie augmenter : « augmenter la puissance de vie et d’affirmation de soi, grandir ». Le troisième est issu d’une autre racine étymologique, auctor, qui signifie auteur. Concernant cette capacité à être auteur, Guillot distingue l’autorité qui détruit, qui « consiste à se vouloir, se prétendre auteur de l’autre : elle correspond à l’autorité qui interdit de devenir soi-même » et celle qui construit, c’est-à-dire qui « autorise progressivement l’enfant à devenir auteur de soi-même, c’est-à-dire autonome » (L’autorité en éducation. Sortir de la crise. Paris : ESF éditeur, 2006, p. 15). Pour lui, l’autorité a pour vocation de féconder la liberté et l’autonomie devrait en être la fille, « non pas cette autonomie tant vantée aujourd’hui comme si elle pouvait se construire vite et une fois pour toutes, mais l’autonomie comme conquête permanente » (p. 15). Et il cite Durkheim : « La liberté est fille de l’autorité bien entendue. Car être libre, ce n’est pas faire ce qui plaît : c’est être maître de soi, c’est savoir agir par