Gilles Caron, CRS et étudiant ; analyse
Description (1)
Premier plan, au premier regard, on peut voir un CRS qui va asséner un coup de matraque à un jeune étudiant durant les manifestations estudiantines du 6 mai 68, à Paris, rue des Feuillantines. Mais, après avoir étudié l’œuvre et s’être renseigné, on apprend que cet étudiant venait de la campagne pour voir si ce que l’on racontait des manifestations était vrai et n’avait rien à voir avec les manifestants.
Deuxième plan, on distingue la rue, le magasin de meubles et la palissade.
Troisième plan, dans l’immeuble et appuyés au coin de la rue, on remarque quelques silhouettes calmes.
Analyse
Gilles Caron est l’auteur. C’est une photo noir/blanc, un tirage argentique ; elle est prise sur le fait ; il n’y a pas de préparation ; c’est le bon moment. Il n’y a pas eu de retouches importantes (montage). A la base, c’est une photo destinée au reportage. Les gens présents ne jouent pas la scène, c’est réel.
Sens produit
Malgré que ce soit une scène plutôt terrible et violente, surtout quand on sait que le jeune est innocent, cette photo est très gracieuse, car les deux personnages n’ont pas l’air de toucher le sol ; ils sont presque en apesanteur. Le jeune homme à l’air de courir quasi à l’horizontale mais c’est une impression puisqu’il est plutôt en train de tomber et le CRS est comme suspendu, retenu, il n’est pas en train de donner le coup. Ils ont les deux les jambes déployées de la même façon, ils sont presque étirés. Leurs visages aussi sont caractéristiques ; l’étudiant est bouleversé alors que le policier a l’air hargneux. Ce sont beaucoup de contrastes.
Les couleurs sont douces je trouve. Ca fait même un dégradé en rond ; le centre, là où se passe l’action, est au plein milieu de la lumière du flash, il y a beaucoup de blanc qui contraste avec le pull noir de l’étudiant qui n’a rien à faire au milieu de cette agitation, c’est un contraste ; puis ça s’obscurcit en s’éloignant du centre et on tombe carrément dans