Giotto
Dans la dernière décennie du XIIIe siècle, Giotto réalise les fresques de la basilique San Francesco d’Assise, sur le thème de la vie de saint François. Ces fresques révèlent une nouvelle manière de peindre, basée sur l’observation de la nature, le respect de la perspective et la précision des expressions. L’artiste, dont la réputation est grandissante et le talent loué par Dante lui-même, se rend en 1298 à Rome à l'appel du neveu du pape Boniface VIII pour exécuter plusieurs œuvres pour la basilique Saint-Pierre-de-Rome.
Mais plus encore qu’à Assise, les fresques de la chapelle des Scrovegni, à Padoue (1304-1313), sont une œuvre charnière dans l’histoire de l’art. Giotto, né dans une petite ville près de Florence, a alors pleinement assimilé les leçons de ses aînés, notamment de Cimabue, qui l’a formé, tout en en évacuant les maladresses. Tout l’art de Giotto consiste à conférer à chaque scène peinte une simplicité et une cohérence définitives. Pour ce faire, il procède à l’élimination de tout ce qui n’est pas nécessaire. Dans les scènes de la vie du Christ représentées à Padoue, le peintre rend avec limpidité les événements du Nouveau Testament, rendant ainsi l’emphase et la caricature inutiles. Par ailleurs, les volumes et le dessin sont, si ce n’est naturels, crédibles, et les proportions relativement respectées : Giotto est le pèredu «réalisme» en