Gnathon la bruyère
Gnathon ne semble vivre que pour manger, ce qu’il pratique avec excès.
Champ lexical de la nourriture (et répétition du verbe “manger”) : “une table”, ” le repas”, “plat”, “des mets”, “savourer”, “se sert à table”, “les viandes”, “manger”, “l’appétit”, “le jus et les sauces”, “un ragoût de dessus un plat”, “un autre plat et sur la nappe”, “mange”, “en mangeant”, “la table”, “à manger”, “sa réplétion”.
c. La Bruyère dresse ici un portrait caricatural, à grands traits
Vous pouviez parler de ce qui est absent pour appuyer cette idée : il n’y a pas d’indications chronologiques, les tableaux se situent en dehors du temps, ils ne sont pas unifiés par une intrigue romanesque et se succèdent avec pour seul lien le défaut de Gnathon. En effet, après une rapide présentation du personnage, plusieurs tableaux se succèdent : Gnathon à table, son rapport aux lieux et à l’espace (à l’église, au théâtre, dans un carrosse, dans les hôtels), son rapport aux autres et aux choses et enfin son raport à la mort. La description du personnage va ici vers la simplification, le moraliste dégage les traits essentiels de son caractère, en mettant en avant ce défaut d’égocentrisme. Son portrait est court et construit, notez la force de la chute : “(il) ne pleure point la mort des autres, n’appréhende que la sienne, qu’il rachèterait volontiers de l’extinction du genre humain”.
II. a. Gnathon, un personnage qui suscite le dégoût
Si Gnathon ne supporte pas le genre humain, la réciproque est vraie. C’est en effet un personnage asocial, qui suscite le dégoût, la répulsion. Pour le montrer, vous pouviez relever les procédés suivants :
- Les mots qui renvoient à l’idée de saleté : “malpropretés dégoûtantes”.
- Le superlatif :”capables d’ôter l’appétit aux plus affamés”.
- L’attitude quasi animale, sauvage du personnage : “Il mange haut et avec grand bruit”, la comparaison de la table avec “un râtelier”, “le jus et les sauces