Gouverner la france
INTRODUCTION
L’idée d’une coopération entre États pour organiser la société internationale n’est pas nouvelle mais elle ne débouche sur aucune réalisation concrète avant la création en 1919 de la Société des Nations (SDN). L’échec de l’institution genevoise ne met pas fin à cette ambition. Au contraire, l’après Seconde Guerre mondiale marque une étape majeure dans la prise de conscience de la nécessité d’une échelle mondiale de gouvernement. Tirant les leçons des erreurs de leur politique des années 1930 qui les avaient amenés à refuser d’assurer le leadership de l’économie mondiale et à se replier sur leur continent, les États-Unis entreprennent de 1944 à 1948 la mise en place d’un ensemble d’institutions qui garantiraient la paix (ONU), la prospérité économique et la stabilité financière (FMI) et le progrès social (Banque mondiale, institutions spécialisées de l’ONU) à partir des Accords de Bretton Woods de 1944. La logique du système reste celle du multilatéralisme classique fondé sur un fonctionnement interétatique. L’entrée dans une nouvelle phase de la mondialisation dans les années 1970 relance la nécessité d’une coopération mondiale. Les déséquilibres financiers et économiques, les menaces qui pèsent sur l’environnement, les inégalités sociales à l’échelle planétaire montrent la nécessité d’une régulation de la mondialisation. Mais on estime désormais que celle-ci ne peut se faire à l’intérieur du cadre des institutions de 1944-1947 ou par de simples politiques interétatiques. Une nouvelle conception de gouvernement du monde, la gouvernance, apparaît. Le terme vient des milieux économiques et est repris en 1989 par la Banque mondiale puis la par les dirigeants politiques. La gouvernance propose un nouveau mode de gestion des relations simple coopération entre nations. Elle repose sur la prise de conscience du caractère mondial de problèmes qui ne peuvent être réglés que par l’élaboration de normes