Chapitre 2- La vie est belle

Grey Owl se mit debout sans brusquer son départ mais avec une impatience suffisante pour que Anahareo la décode et l’accompagne prenant sous l’un de ses bras la cage servant de valise aux deux petits castors et de l’autre, les vivres nécessaires pour les prochaines semaines. Grey Owl était rempli de confiance, il avait un sourire plus grand que nature.
Après plusieurs jours de marche, lui et ses compagnons avaient déjà fait l’ascension de plusieurs montagnes abruptes et escarpées. Ils arrivèrent enfin au bord d’une petite rivière non loin du lac des 3 collines. Une digue de bois érigée par les castors s’y trouvait ce qui a inspiré la décision de construire leur refuge, leur petite maison. L’endroit était propice pour tout genre de culture. L’idée de trapper ou de chasser le castor n’était plus une option pour Grey Owl même si cette pratique typiquement canadienne française faisait partie intégrante de sa vie avant sa rencontre avec les deux petites bêtes.
Suite aux efforts déployés pour construire la maison, ils étaient définitivement installés. Grey Owl pêchait, Anahareo chantait et les petites bêtes exploraient, quand à eux, leur nouvel entourage. La vie passait, le temps filait mais la vie était belle. Quelques fois, il y avait des visiteurs, surtout des hommes provenant de la ville qui semblaient être très intéressés par la grandeur et la grosseur des arbres qui ornaient la majestueuse forêt. Bien entendu, Grey Owl avait deviné leur intention : la coupe des arbres afin d’assouvir leur soif d’argent. Il n’approuvait pas et sa crainte que ces hommes blancs rasent ce territoire d’une valeur inestimable par la qualité et la quantité des essences de ce terroir et ce, sans oublier la perte possible de sa maison construite avec cœur et ardeur.
Un stress constant habitait Grey Owl depuis que ces hommes lui avaient offert une tonne de papiers verts contre son havre de paix. Évidemment son refus fût catégorique, aucune négociation