Griots
La caste des griots est née puis s'est développée dans un contexte où n'existaient historiquement ni l'écriture (sauf pour les religieux), encore moins la radio et la télévision. Le griot est ainsi considéré comme étant notamment le dépositaire de la tradition orale. Les familles griotiques sont spécialisées soit en histoire du pays et en généalogie, soit en art oratoire, soit en pratique musicale.
Tout enfant est initié dès son plus jeune âge aux techniques et aux savoirs de sa caste. Ce sont les anciens qui forment les jeunes.
Les liens du sang sont sacrés.
Être griot, c'est donc appartenir à la caste des djélis (« sang »), caste qui peut être identifiée par le nom de famille : Kouyaté, Diabaté, Dramé, Niakaté, Soumano… Il n'est pas possible de passer d'une caste à une autre. De plus, les mariages exogames sont interdits. Les djéli, porteurs des savoirs et des mystères, ne peuvent épouser que des membres de leur caste afin de sauvegarder la djéliya et de préserver l'identité des djélis.
Un enfant (fille ou garçon), né(e) dans une famille de djéli, reçoit l'instruction propre à sa caste, une instruction qui s'établit selon neuf paliers de sept années chacun, chaque pilier correspondant à une étape de la vie.
Le "djélia", l'art que pratiquent les griots, consiste à raconter des histoires relatives à des familles. Les griots sont présent à chaque grande occasion (mariage, baptême, fêtes religieuse…) c'est pourquoi ils sont très au fait de l'histoire des familles auxquelles ils sont liés. Quand ils sont appelés les griots rappellent donc aux familles leurs passés, celui de leurs ancêtres… de façon élogieuse. L'usage veut que celui à qui le griot fait des éloges lui donne quelque chose (en général de l'argent, des bijoux, des vêtements…) pour honorer les souvenirs évoqués par le griot et montrer que ce dernier est digne des éloges qui lui sont faites.
Les griots sont donc des conteurs véhicules de la tradition orale, très forte au Mali. C'est