ZERO était un rassemblement occasionnel d'artistes autour de conceptions et de manifestations dont Heinz Mack et Otto Piene, artistes allemands, étaient les pionniers. En effet ils ont, en 1958 fondé la revue d'art intitulée ZERO avant de créer le groupe à Dusseldorf dont les membres permanents furent les deux fondateurs et Günther Uecker, peintre et sculpteur allemand. Les trois artistes faisaient partie d'une génération de l'après-guerre dominée par un sentiment profond de culpabilité. Il fallait selon eux, "repartir de zéro". Ensemble ils ont organisé des "expositions d'un soir" dont le but était de réunir artistes, critiques et étudiant pour partager certaines réflexions esthétiques qui tournaient principalement autour des techniques d'utilisation de la surface d'une toile. Il y avait là l’idée d’opposition à l’expressionnisme abstrait, à la subjectivité de l’artiste, ainsi qu’à toute forme de réalisme. Le groupe utilisait les éléments naturels comme tels que la lumière, le feu, l’eau et l’air mais aussi des matières technologiques et industrielles créant un certain dynamisme. En 1957, Alfred Schmela, peintre allemand, décide d'exposer Yves Klein pour l'inauguration de sa galerie. Celle-ci deviendra le lieu principal des rassemblements et des orchestrations de ZERO. Exposer un artiste français en Allemagne était alors une grande première pour l'après-guerre qui enfermait les deux pays dans une absence de communication sur le plan artistique. En parallèle le Groupe Nul se crée au Pays-Bas en 1961 par Armando, Jan Henderikse, Henk Peeters et Jan Schoonhoven, artistes néerlandais et hollandais. Leurs préoccupations sont effectivement semblables à celles de ZERO et les artistes des deux groupes se fréquentent régulièrement. Bernard Aubertin, artiste plasticien français, rejoint ZERO vers 1960. Il crée alors la série la plus emblématique de son travail comprenant les "Tableaux clous" ainsi que les "Tableau feu". En rejoignant le mouvement, Aubertin tente