Grève ou bossnapping
LE REGNE DE L’ANOMIE[1]
Grèves, séquestration de patrons ou suicides ?
Les crises économiques quasi-continues que connaît la France depuis la fin des années 1970 et la mondialisation ont profondément bouleversé et bouleversent toujours (voir la crise financière de 2008 = - 300 000 emplois en France) le monde du travail et par ricochet le dialogue social[2], déjà indigent en raison de spécificités historiques et culturelles.
Résultat : aujourd’hui, ces deux mondes sont en totale anomie (état d'une société caractérisée par une désintégration des normes qui règlent la conduite des hommes et assurent l'ordre social) et leurs rapports toujours aussi, voire plus conflictuels.
Ainsi, ces dernières années, le thème des « inégalités » (en tous genres mais surtout économiques et sociales), du creusement celles-ci, des « fractures sociales » est revenu sur les devants de la scène en France.
Parallèlement et si tendanciellement, soit sur le long terme, on constate une diminution indéniable des jours de grèves en France, dernièrement, après 3 année de « silence », elles ont refait parler d’elles et risquent prochainement (à la « rentrée ») de réoccuper les devants de l’actualité compte tenu des divers projets de réforme lancés (retraite, collectivités territoriales, services publics…) par le gouvernement actuel. La « gréviculture » - telle que certain la qualifie - n’a pas disparu et semble avoir de beaux jours devant elle, même si les syndicats ne sont pas en « forme », et leur « paysage » en pleine recomposition.
Même si ou parce que ? Depuis plusieurs années en effet, on constate l’émergence de mouvements sociaux plus spontanés et atomisés, organisés en dehors des syndicats et autour de revendications particulières très précises, tels que les « collectifs » (des infirmiers, des internes…). Par ailleurs, depuis deux ans, des phénomènes plus violents tels que suicide de salariés et séquestration de patrons se multiplient.