Guernica ou la culture opposée à la violence
Le 26 avril 1937, la petite ville basque Guernica est la cible de bombardements nazis faisant plus de 1000 morts. Guernica est un lieu symbolique de l’identité et de l’indépendance basque. Ce bombardement qui illustre quasiment à lui seul toute l’horreur de la guerre d’Espagne contribua à internationaliser la médiatisation du conflit. Créé en quelques semaines, sur commande des républicains pour le pavillon espagnol de l’Exposition universelle de Paris en 1937 (dédiée au progrès et à la paix) l’œuvre picturale de Pablo Picasso représentant à sa façon la scène devient un symbole de l’engagement du peintre vis-à-vis des républicains révolutionnaires.
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Œuvre de dénonciation et de protestation contre le bombardement de la ville basque Guernica (qui a donné son nom au tableau), Guernica est une lutte révolutionnaire par la peinture, le manifeste politique de Picasso et l’emblème de la participation du peintre aux drames de son temps : la violence, la barbarie et la guerre. Pablo Picasso rejoint en ce sens Francisco Goya, devenu lui aussi témoin engagé des évènements de son époque (violences et répressions lors de la guerre de 1808).
Picasso utilise à ces fins une peinture aux formes dramatiques, aux contrastes violents et aux couleurs austères (du gris foncé, du jaune et du blanc). Cette absence de couleur évoque la mort, à la fois la mort des victimes et la mort de la civilisation engendrée par le bombardement en l’occurrence et par les atrocités de la guerre.
Picasso se sert aussi de symboles empruntés à la mythologie espagnole, le taureau et le cheval. En effet le taureau représente la brutalité et le cheval représente le peuple. Dans la période qui suit les années vingt, Picasso exécute déjà des œuvres tourmentées de corrida qui annonçaient Guernica. En 1935, la « Minotauromachie », est une représentation, aux formes torturées, du Minotaure.
Les grandes dimensions de Guernica répondent à un souci de