Guernica
Dora Maar, Picasso dans son atelier peignant Guernica, 1937
Alors que la guerre civile, déclenchée par les nationalistes contre la République espagnole, fait rage, l'Allemagne nazie décide de prêter main forte aux insurgés franquistes, pour aider à la mise en place d'un régime politique ami autant que pour tester les nouveaux bombardiers, produits par l'industrie de guerre allemande. Le bombardement surprend la population un jour de marché et cause la mort de plus de 1 500 personnes, essentiellement des civils.
Pablo Picasso, Guernica, 1937 (huile sur toile, 350 x 776 cm, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid)
La scène semble se dérouler dans un intérieur, comme le suggère la lampe, les poutres au plafond ou encore le carrelage au sol. Pourtant un toit recouvert de tuiles apparaît à l'arrière-plan, comme si on observait une maison de la rue. Cette confusion indique-t-elle le désordre qui suit ce bombardement aveugle ? Ni intérieur, ni extérieur, ni jour (l'ampoule est allumée), ni nuit (le bombardement a lieu le matin) : tous les repères ont disparu, le chaos est total. L'artiste représente quatre femmes hurlant leur douleur et leur désespoir face à ce bombardement aveugle. Celle de droite semble implorer le ciel au milieu des flammes, celle à l'extrême gauche, comme une pietà d'un tableau religieux, pleure son enfant