Guernica
Après avoir hésité7, Picasso finit par accepter et décida, à la suite du bombardement de Guernica, d'exprimer toute l'horreur et la colère que cet évènement suscita en lui ; ainsi, la commande de la République espagnole lui offrit l'opportunité d'exposer une contre-propagande des totalitarismes fascistes qui étaient intervenus militairement dans ce bombardement, juste à côté de leurs pavillons monumentaux.
Avant d'exécuter la version finale, il a réalisé, entre le premier mai et le 4 juin 1937, 45 études préliminaires qu'il a conservées, datées et numérotées8, et qui sont maintenant exposées au musée Reina Sofía. Cette période de travail préparatoire a été subdivisée en trois phases par Robert W. Weisberg9 : les études des deux premiers jours (1er et 2 mai) concernent la composition de l'œuvre et le personnage central du cheval9 ; celles des six jours de la semaine suivante (du 8 au 13 mai), sont principalement dédiées à l'élaboration d'autres personnages, et dans une moindre mesure à la composition9 ; enfin, celles des deux dernières semaines (du 20 mai au 4 juin) sont centrées sur de nouveaux personnages périphériques9. Le fait que Picasso ait commencé par étudier principalement la composition et le personnage central prouve qu'il a organisé ce travail préparatoire de manière logique et systématique9.
La réalisation commença vers le 11 mai et se termina début juin 193710, à Paris, dans son atelier du 7, rue des Grands-Augustins11. Pour la première fois, Picasso peint en présence d'un observateur12, en l'occurrence sa maîtresse Dora Maar, qui prit des photos de Picasso au travail et surtout des différentes étapes de la réalisation13,14. Picasso utilisait ces photos en noir et blanc des états antérieurs