Guerre de 100 ans
Le contexte des prémices de la Guerre de Cent Ans est à replacer dans trois axes de tensions qui favorisent, au début du XIVe siècle, les guerres franco-anglaises : la "grande dépression médiévale", théorisée par Guy Bois (crise démographique conjuguée à une stagnation économique du fait de l'alourdissement de la pression fiscale seigneuriale), les constants affrontements entre Plantagenêts et Capétiens pour la souveraineté et le contrôle des fiefs de Guyenne et, enfin, le conflit dynastique pour la couronne de France qui nait en 1328 à la mort de Charles IV.
À partir de 1315 s'engage une suite de disettes et famines dans le Nord de la France. Des vagues de peste noire frappent également l'Europe à la même période : la maladie se répand à Marseille en 1347 et arrive en Angleterre en 1349. Ces deux suites d'évènements font s'effondrer la population de l'Ouest de l'Europe, qui aurait diminué de moitié durant le XIVe siècle. Les seigneurs voient alors leurs revenus baisser avec la population (taxes, tenures, tailles...). Malgré une forte augmentation de la pression fiscale sur les paysans et les villes, les revenus seigneuriaux restent précaires et en diminution ; la guerre apporte alors un double avantage à cette crise financière des seigneurs : elle permet d'abord de légitimer la hausse de la pression fiscale (au Moyen Âge, les impôts directs ne sont levés que dans le cadre d'un effort de guerre) et elle permet la redistribution à l'aristocratie de revenus supplémentaires, notamment par les indentures ("contrat d'alliance" en France), par la rétribution des chevaliers répondant à l'appel de l'ost, ou encore par le paiement de rançons pour les prisonniers.
Seconde cause majeure de la Guerre de Cent Ans : le statut flou et disputé des fiefs de Guyenne. L'Empire Plantagenêt, né en 1154 du rassemblement par Henri II de la couronne d'Angleterre et des fiefs traditionnels de la famille Plantagenêt dans l'Ouest de la