Guerre et paix
I. L’évolution des relations entre la France et la Roumanie
I.I. Entre amitié et intérêt.
Après l’indépendance, quand la Roumanie a fait son apparition sur la scène internationale, la classe politique roumaine, éduquée à l’école française, a cultivé l’idée d’une « relation spéciale » entre la Roumanie et la France. Cette idée exprimait les sentiments sincères de la société roumaine toute entière.
L’influence culturelle et politique de la France en Roumanie a constitué au fil du temps l’objet d’études amples et exhaustives, qui se référent en particulier au rôle vital joué par la France dans la naissance et la consolidation d’un état roumain moderne.
Au niveau des relations internationales, les deux pays ont entretenu des relations solides en occupant des positions bien déterminées concernant leur politique extérieure réciproque. Les diplomates de Bucarest et de Paris ont accordé un intérêt particulier à cultiver de bonnes relations bilatérales, mais on peut affirmer que la finalité de ces efforts était d’ordre pragmatique. Cette politique avait peu de choses en commun avec l’idéalisme révolutionnaire du
XIXème siècle, lorsque les intellectuels aussi bien que la société roumaine considéraient la France « une grande soeur ».
Au cours des relations diplomatique entre ces deux états, nous pouvons identifier plusieurs étapes, qui se trouvent en accord avec l’évolution politique du continent européen. L’évolution du rapport international des forces a conditionné tant l’initiative que la développement ultérieur de ces relations dans la même mesure.
La première étape correspond aux réalités politiques du XIXème siècle.
Le rétablissement de l’équilibre des puissances par le Congrès de Vienne a été accompagné par l’imposition de restrictions supplémentaires à l’égard de la politique étrangère française, restrictions considérées par la France comme une
menace