Guerre froide et cinéma
La Guerre Froide opposa pendant plusieurs années deux géants: les Etats-Unis, qui règnent en maitre sur le monde capitaliste et l'URSS (aujourd'hui Russie), véritable noyau communiste. Une totale opposition aussi bien politique que idéologique entre ces deux régimes pour lesquels une cohabitation relève de l'improbable. Manipulation, espionnage, paranoïa... De 1947 à 1991, la terre a été le théâtre du divorce des deux nations où, à la fin, une seule devait gagner. L'URSS est tombée, le communisme a perdu son écho de sauveur de sauveur des luttes des classes autant que le capitalisme a perdu sa croyance populaire d'une société plus forte.
L'entre-deux guerres avait affirmé à l'importance du cinéma comme média. L'Allemagne nazie et la deuxième guerre mondiale en avaient fait un outil idéal de propagande. Quand, à la fin des années quarante, se met en place un monde bipolaire, le rôle du septième art ne fait que se renforcer.
En effet, parce que la Guerre Froide est avant tout une guerre idéologique, parce que grâce à son coté improbable elle appartient plus au domaine de la fiction, parce que le côté soviétique ou occidental connait relativement peu son voisin, le cinéma occupe dans les politiques des deux camps une place stratégique : il est à la fois porteur de l'idéologie parce qu'il agit sur l'imaginaire collectif, un porteur de la puissance économique en tant que bien de consommation . C'est pourquoi, au lendemain de la deuxième guerre mondiale se met en place une véritable « guerre des images