Guerre d'algerie
En 1954, la France doit accorder l'indépendance à l'Indochine, à l'issue d'un conflit terrible et à la défaite de Diên Biên Phu. À peine le sort de cette ex-colonie est-il scellé que la métropole se trouve confrontée aux insurrections en Algérie.
L'enjeu pour la France est tout autre dans ce territoire au statut particulier. Il est inconcevable pour le régime d'envisager la perte de ce joyau de l'empire colonial. Très rapidement, les évènements dégénèrent dans une guerre qui ne dit pas son nom.
1. Aux origines de la guerre
a. L'Algérie, un territoire au statut à part
Au sein de l'Empire colonial français, l'Algérie constitue un territoire particulier. Il s'agit de la plus ancienne conquête coloniale, le territoire est annexé à la France depuis 1830.
Son statut est unique puisque l'Algérie est divisée en trois départements qui sont gérés par le ministère de l'Intérieur.
Surtout, l'Algérie est, parmi les possessions françaises, la seule colonie de peuplement où vivent plus d'un million de personnes d'origine européenne, les Pieds-noirs. À côté de ceux-ci, on trouve neuf millions d'Arabes et de Kabyles, c'est-à-dire de Berbères algériens (les Berbères sont les premiers habitants de l'Afrique du Nord à l'Antiquité). Cette présence européenne est essentielle pour comprendre l'attachement du régime politique à maintenir sa souveraineté sur la colonie: cette population, ses intérêts doivent être pris en compte et défendus. | Doc. 1. Un couple algérien et un couple français (Pieds-Noirs) se croisent dans une rue d'Alger, vers 1920 |
b. De profondes inégalités qui alimentent le nationalisme
La société algérienne est profondément divisée. Si depuis 1944, le statut du citoyen a été accordé à tous, les inégalités demeurent profondes. La population compte deux millions d'électeurs et les Européens n'en représentent que 400 000. Cependant, ils comptent autant de députés représentés à l'Assemblée algérienne.
Les inégalités marquent