Guerre
Le bouddhisme Zen nous enseigne qu'il faut savoir « dé-poser » les mauvaises questions par un « mu ». Voilà précisément une question à laquelle il faut ne pas répondre.
Faut-il que Al Capone tue ce criminel de Bugs Moran, ou ne le faut-il pas? D'un côté, Moran est un criminel, qui a fait tuer moults innocents; il mérite bien son sort, et arrêtera ainsi ses sombres activités. D'un autre côté, Al Capone est aussi un criminel, qui n'a pas d'autorité particulière à faire valoir pour condamner et exécuter Moran. Les partisans du massacre de la Saint Valentin diront à raison que Bugs Moran est coupable, et que peu importe qui le tue, s'il le mérite (et d'ailleurs, le coût de son exécution, ce sera déjà ça de sauvé pour le contribuable). — Que les bandits s'entretuent, ça fera autant de bandits en moins. Faut-il pour autant en conclure qu'il est bon que Capone tue Moran? Peut-être. Faut-il soutenir une telle action? c'est discutable. La prétendre légitime? c'est douteux. Faut-il se ranger du côté de Capone? Sans doute pas. Se dire son allié? Non, certainement pas — car une telle alliance relève de la complicité avec les crimes de Capone. Alors, peste ou choléra? Hitler ou Staline? Staline ou Trotsky? Il est des camps que l'on ne choisit pas.
Et même entre la grippe et le SIDA, je ne choisis pas la grippe. Du strict point de vue libéral, du point de vue du Droit, je dis: ni l'un ni l'autre. Est-ce « raisonnable »? Et si quelqu'un possède deux seringues, et propose de vous inoculer l'une ou l'autre? Ne faut-il pas alors choisir le