GUILLAUME APOLLINAIRE : APERÇU DE L’INFLUENCE SYMBOLISTE En littérature, le symbolisme trouve ses origines dans le recueil de poèmes Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire publié en 1857. L’esthétique symboliste fut développée par Stéphane Mallarmé et Paul Verlaine courant les années 1860 et 1870. Elle se normalise dans les années 1880 à travers la série de manifestes qui suscita l’approbation de nombreuses générations d’écrivains. Dans cette même lancée, la traduction par Charles Baudelaire de l’œuvre d’Edgar Alain Poe eut une influence de grande envergure et fut à l’origine de l’utilisation dans les œuvres littéraires de nombreuses tropes ou figures de style et autres images à valeur symbolique. Le symbolisme est un mouvement littéraire et artistique s’est développé en France et en Belgique vers l’année 1870, en réaction au naturalisme et au parnasse. Ledit mouvement s’est par la suite exporté jusqu’en Russie, plus particulièrement grâce à Valéry Brioussov, poète et fondateur du mouvement symboliste russe. Dans un manifeste littéraire publié en1886, Jean Moreas définit cette nouvelle manière d’écrire. Il nous y fait lire : « Ennemie de l’enseignement, la déclamation, la fausse sensibilité, la description objective, la poésie symbolique cherche à vêtir l’idée d’une forme sensible…» Les poètes symbolistes de ce fait teintent leurs œuvres d’intentions métaphysiques, de mystère, voire de mysticisme. Désormais, le sujet dans une œuvre d’art a de moins en moins d’importance, il n’est rien de plus qu’un prétexte. Et nombreux sont les artistes qui comme Guillaume Apollinaire prennent des libertés à transposer une image concrète dans une réalité abstraite. Georges-Albert Aurier donne une définition du symbolisme dans un numéro de « Mercure de France » de 1891 : « L’œuvre d’art devra être premièrement idéiste puisque son idéal unique sera l’expression de l’idée, deuxièmement symboliste puisqu’elle exprimera cette idée en forme, troisièmement