Le legs Caillebotte,
Les Raboteurs de parquet, Gustave Caillebotte,
1875, 102 x 146,5cm, huile sur toile, musée d’Orsay, Paris.

Introduction : Renoir sut imposer à l'État une partie du don qu’avait collecté son ami disparu en 1894 Gustave Caillebotte, qui permet aujourd'hui à la France de disposer dans son patrimoine des œuvres majeures de Monet, Degas, Sisley, Renoir... Trente-huit œuvres seront sélectionnées sur les soixante-cinq. La collection ne sera intégrée au Louvre qu'en 1928, et se trouve aujourd'hui au Musée d'Orsay. Les œuvres refusées par l’Etat furent pour la plupart rachetées par un certain Docteur Barnes dont la collection d'Impressionnistes est maintenant enviée par nos musées nationaux confie Anne Distel dans la préface du catalogue d’exposition de 1994. Revenons sur l’histoire de celui qui a su alarmer l’Etat par son legs : Gustave Caillebotte. Gustave Caillebotte est un homme à multiples facettes. Il est plus connu pour sa position de collectionneur que d’artiste. Il faut attendre 1994 pour une première rétrospective qui lui est consacrée en France ; alors qu’aux Etats-Unis la première fut en 1976. Doué d’une finesse de jugement étonnante. Il n’a jamais acquis une seule œuvre de Seurat ou de Gauguin ni d’aucun symboliste ou postimpressionniste (à l'exception évidente de Cézanne), pourtant les occasions n’ont pas manqué. Il refusa également d’acheter les toiles de ses amis contemporains de talent, tels que De Nittis, Beraud ou Guillaumin. Il se limitait à ses amis proches et premiers peintres du mouvement impressionniste. En 1876, Renoir et Rouart écrivent une lettre à Gustave Caillebotte pour l’inviter à exposer avec le groupe de peintres qui se nomme « impressionniste » dû au néologisme du critique Louis Leroy. De là débute la carrière de Caillebotte.
Nous comprenons donc bien que Caillebotte est un personnage complexe, présent dans plusieurs domaines. Il s’agira donc d’observer les conditions dans lesquelles le legs de Caillebotte