Gustave Flaubert word
Contemporain de Baudelaire, Flaubert occupe, comme le poète des Fleurs du Mal, une position charnière dans la littérature du XIXe siècle. À la fois contesté (pour des raisons morales) et admiré dès son temps (pour sa force littéraire), il apparaît aujourd'hui comme l'un des plus grands romanciers de son siècle.
Avec, en particulier, Madame Bovary, qui fondera le bovarysme, et L'Éducation sentimentale il se place entre le roman psychologique (Stendhal ), et le mouvement naturaliste (Zola, Mallarmé). Fortement marqué par l'œuvre de Balzac dont il reprendra les thèmes sous une forme très personnelle (L'Éducation sentimentale est une autre version de Le Lys dans la vallée, Madame Bovary s'inspire de La Femme de trente ans), Flaubert s'inscrit dans sa lignée du roman réaliste. Mais il est aussi très préoccupé d'esthétisme, d'où son long travail d'élaboration pour chaque œuvre. La diversité de son œuvre - quoique relativement restreinte - le font revendiqué aussi par les romantiques tandis que les naturalistes ont vu en lui l'un de leurs précurseurs.
D'autre part, les tenants du roman moderne, surtout ceux du Nouveau Roman, le considérèrent leur devancier illustre à cause de l'impersonnalité de son écriture, à laquelle Flaubert est parvenu par le renoncement à la position omnisciente de l'écrivain, telle que l'avait pratiquée Balzac, ainsi qu'au ton lyrique ou confidentiel. Selon Roland Barthes, Flaubert représente un deuxième type de narrateur, „sorte de conscience totale, apparemment impersonnelle, qui émet l’histoire d’un point de vue supérieur”. D'ailleurs, Flaubert, lui-même affirmait dans sa Correspondance „L’auteur, dans sa œuvre, doit être comme un Dieu dans l’univers, présent partout et visible nulle part”. De plus, son regard ironique et pessimiste sur l'humanité fait de lui un grand moraliste.
Selon l'opinion Flaubert_ Correspondance_ l’écrivain doit avoir comme principal but de „viser au beau”, de comprendre et d’envisager