Guérillas asiatiques
Voici un dossier complet qui traite sur le conflit du Cachemire.
De mai à juillet, l'Inde et le Pakistan se sont livrés, au Cachemire, les combats les plus violents depuis ceux de la guerre de 1971 qui avait abouti à la naissance du Bangladesh. Le dossier du Cachemire n'y a trouvé aucun espoir de résolution, bien au contraire. Seule – relative – satisfaction : les armes nucléaires sont restées au placard.
Au cours du mois qui marquait le premier anniversaire de leur accession conjointe au statut de puissance nucléaire, l'Inde et le Pakistan ont repris les combats au Cachemire, l'une des régions les plus sensibles du sous-continent. Le climat entre les deux pays avait pourtant paru se détendre en février à l'occasion de la visite historique effectuée à Lahore par le Premier ministre indien, Atal Bihari Vajpayee.
Une guerre en montagne
Les affrontements ont commencé le 9 mai dans la région de Kargil, au nord-est de la capitale de l'État, Srinagar. Un front d'une centaine de kilomètres soumis à d'intenses tirs d'artillerie s'est établi sur le versant indien de la ligne de contrôle qui sépare les deux pays, entre 4 000 et 6 000 m d'altitude. Les services de renseignements indiens n'avaient pas su prévenir cette opération lancée par plusieurs centaines de combattants séparatistes musulmans appuyés par des soldats pakistanais. Celle-ci menaçait l'approvisionnement des hautes vallées du Ladakh ainsi que d'autres positions avancées indiennes. Il semble que c'est en octobre 1998, alors que les soldats indiens quittaient leurs positions en altitude, que des combattants séparatistes infiltrés depuis le Pakistan les ont investies et renforcées. Ce n'est qu'au moment de les regagner, début mai, que les soldats indiens se sont aperçus qu'elles étaient occupées. Les positions tenues par les séparatistes étaient quasiment inexpugnables. Aussi, après plus de deux semaines de duels d'artillerie sans effet, l'Inde s'est-elle