Générations mutantes
Il détermine 3 générations mutantes la génération Libération (qui a eu 20 ans en 1944), la génération Mai 68 (qui a eu 20 ans à la fin des années soixante) et la Génération Gorbatchev (qui a eu 20 ans à la chute du mur de Berlin). Ces générations sont nées dans un contexte différent, elles sont en quelque sorte prédites à une destinée, mais un bouleversement historique va modifier ces destinées instituées. Alors que la génération Libération a connu une jeunesse marquée par les épreuves de la guerre, sa vie adulte s’inscrira dans l’embellie des Trente Glorieuses et s’attachera à la reconstruction du pays. Son destin est celui d’un miracle. Bien que la génération Mai 68 ait été élevée dans l’aisance et la croissance, son itinéraire peut être qualifié de désillusion. La crise des années 1990 change la donne et ébranle ses convictions et ses repères en matière de pouvoir et de sécurité. L’opposition culturelle entre ses parents, la revendication d’une liberté notamment sexuelle qui a favorisé l’évolution des mœurs, à laissé le pas aujourd’hui à un désir d’intégration dans la société (GAULLIER 2001). La génération Gorbatchev quant à elle s’est constituée dans les années de galère mais s’apprête à vivre pleinement sa maturité en gérant autrement les temps de la vie dans un contexte de reprise économique. La prospective s’arrête là : l’histoire fait les générations et non l’inverse.
Effet d’âge, effet de génération et effet de période sont étroitement imbriqués. Au cours de