Géographie urbaine
L’urbanisation du monde est le résultat d’une histoire plurimillénaire mais elle a connu une brutale accélération depuis la Seconde Guerre mondiale. 30 % de la population mondiale, soit 750 millions de personnes, vivaient en ville en 1950 ; elles sont plus de 2,5 milliards en 2000, ce qui équivaut à 47 % de la population du globe, et la croissance urbaine se poursuit à un rythme soutenu qui ajoute quelque 100 millions de nouveaux citadins chaque année. Le processus d’urbanisation, longtemps limité aux seuls pays développés, touche désormais le monde en voie de développement, lequel concentre déjà les deux tiers des urbains de la planète dans des villes géantes. La poussée contemporaine a en effet engendré des organismes urbains gigantesques appelés mégapoles : les villes de plus de 10 millions d’habitants sont apparues dans les années cinquante, celles de plus de 20 millions dans la décennie quatre-vingt et celle de plus de 30 millions sont déjà une réalité du XXIe siècle. L’agglomération d’un grand nombre de personnes sur une toute petite portion de l’oekoumène – 5 % au plus – a généré des formes originales d’occupation de l’espace adaptées aux fortes densités, depuis la construction en hauteur jusqu’à la nébuleuse aux franges incertaines. Ces paysages urbains, qui affichent les fonctionnalités passées et présentes de la ville, montrent une grande diversité selon les modes et les niveaux de développement économiques, les types d’organisation sociale et les cultures, et dessinent de véritable types de villes en dépit de la standardisation des méthodes de construction et de l’intégration toujours plus poussée au système monde. Mais, au fur et à mesure que les villes se gonflent, les problèmes qu’elles suscitent se multiplient, tant au niveau du ravitaillement, de l’assainissement et de l’hygiène que des embouteillages ou de la fragmentation sociale. Chacun s’accorde aujourd’hui à parler de « crise urbaine ». Les