Hégémonie et arché
A l'époque classique, le monde grec était divisé en des centaines de petits états indépendants, appelés des cités-états. Chacune de ces polis avait sa propre constitution, sa propre forme de gouvernement, son propre personnel politique, sa propre administration etc. chacune décidait pour elle-même. Cependant, comme ces cités-états étaient des pays minuscules, avec une petite armée formée par ses propres citoyens et qu'ils devaient assurer leur défense, il était donc nécessaire voire indispensable de faire des alliances avec d'autres poleis pour survivre. Mais ces accords militaires de défense mutuelle, aussi nommée symmachies, étaient une source de constantes difficultés car chaque cité de la ligue pouvait commencer une guerre et ainsi entrainer toutes les autres avec elle. De plus, la tension entre l'intéret général de tous les membres et l'intéret particulier était permanente. Ainsi se posait toujours le problème de l'hégémonie dans ces associations d'états car l'une des cités de la ligue recevait officiellement le titre d'hègémon ce qui lui conférait le commandement des armées alliées. Mais si cette hégémonie était librement consentie par les autres cités qui renoncaient volontairement à leur souveraineté en tant de guerre, elle les laissait cependant sur un pied d'égalité lorsqu'il s'agissait de prendre des décisions par exemple de guerre ou de paix ou concernant leur affaires intérieures. Or, il est arrivé que cette hégémonie soit abusive : elle se transformait alors en archè, car la cité hégémonique adoptait une politique impérialiste qui transformait la ligue en empire et ses alliés en sujets. Cependant, archè signifie tout d'abord le commandement. Donc il désigne également la magistrature, qu'il s'agisse des archontes ou des stratèges, c'est-à-dire ceux qui dirigeaient la cité. Ainsi, comment ces notions ont-elles évolué au cours du Ve siècle et comment ces changements se sont-ils répercutés sur l'ensemble du monde grec ? Nous baserons