Si l’on prend en compte l’histoire du genre romanesque il apparait clairement que le terme « héros » reste dépendant du genre. Or si l’on considère toute la littérature romanesque, depuis l’épopée jusqu’à nos jours, il semble bien que le mot « héros » soit devenu polysémique. Sans doute peut-on presque parler d’un terme générique actuellement car de statut de « demi-dieu » puis de « sur homme », le héros est passé à celui de personnage principal. Ce constat nous amène à nous interroger sur les éléments nécessaires pour faire d’un personnage, le héros d’un roman. En effet, tous les héros sont-ils héroïques ? L’héroïsme est-il « un ingrédient » obligatoire pour qu’un personnage principal soit désigné comme le héros d’une intrigue ? Afin de répondre à cette question, on observera tout d’abord le héros dans sa conception traditionnelle, perçu comme un personnage au-dessus du commun, avant de montrer comment, au fil des siècles, il a basculé vers l’antihéros car la réussite n’était plus nécessaire à l’existence du personnage principal. On constatera finalement que le héros héroïque, eu sens étymologique, a bel et bien disparu avec le nouveau roman.
I – Le Héros héroïque
Le terme héros doit être envisagé selon son acception originelle et toutes les différentes variantes qui en découlent. Ainsi, étant donné que le héros épique gréco-romain est un être hors du commun, tant par ses qualités physiques que morales, on peut considérer comme héros tout être exceptionnel, quel que soit son domaine d'exception, et, de façon plus générale encore, tout personnage qui se distingue de ses semblables, sur quelque plan que ce soit.
A) Un être exceptionnel : un surhomme
Au départ lé héros n’est pas un humain. De Zeus à Achille en passant par Ulysse et Hector.
Par la suite, le héros est un être hors normes qui réussit là où les autres ont échoué. Il devient, par conséquent, un modèle auquel on aimerait ressembler pour ses qualités. Ainsi les romans de chevalerie du