Hamlet
On a apprécié au fil des années (déjà) le travail de Bobee sur des textes très contemporains (Fées , Res Persona, (Le Monde du 30 mars 2007), Cannibales, Nos enfants nous font peur quand on les rencontre dans la rue, Dedans Dehors, David etc...) avec le groupe Rictus qu'il a créé en 1999. Une vision très forte de la mise en scène, jouant à la fois sur le théâtre, la vidéo, le "nouveau cirque", la danse, la musique...un mélange des genres du spectacle vivant maîtrisé.
Mais Hamlet? le patrimoine mondial de l'humanité, l'un des classiques entre tous les classiques? Nom de d'là! Voir l'entretien vidéo emprunté au site des Subsistances, en fin de ce billet.
Tant pis pour les puristes, cet Hamlet là est irréprochable. La traduction (publiée aux éditions théâtrales) de Pascal Collin (qui joue délicieusement Polonius) est à la fois respectueuse et contemporaine sans tomber dans les vulgarités de la modernisation à tout crin comme on en entend trop, comme celle qu'il avait faite pour Le Roi Lear de... Sivadier (à signaler d'ailleurs cet article de Jean-Pierre Thibaudat sur rue 89). Voir le deuxième entretien, en fin de billet.
Et David Bobee joue le jeu du classique de manière classique, mais à sa façon, en intégrant donc de la vidéo, choix parfaitement justifié pour le spectre du roi qui apparait en fond de scène sous forme de grillage mouvant en fonction de la hauteur des sons, comme sur un écran d'ordinateur. Il incorpore aussi de la danse avec le chorégraphe congolais DeLaVallet Bidiefono et la musique de Frédéric Deslias , deux artistes avec qui il a déjà travaillé.