Hannah arendt la crise de la culture
1. Visée de l’auteur et économie de son texte
L’auteure vise à montrer que la tradition en philosophie politique commence avec les écrits de Platon et Aristote et finit avec ceux de Marx. Platon a toujours soutenu que la philosophie et la vérité se retrouve en dehors des affaires des hommes et de leur monde commun. Pour Arendt, la fin arrive lors que des philosophes comme Marx disent que:
1) la philosophie et la vérité se trouvent dans les hommes et peuvent être réalisées dans le seul domaine de la société, grâce à l’apparition des “hommes socialisés”;
2) il faut abjurer la philosophie, il faut se détourner de la philosophie pour la réaliser dans la politique, transformer le monde et la conscience des hommes.
Selon Arendt, les idées de Platon et Aristote prouvent leur vitalité en amenant Marx à des thèses contradictoires (disparition de l’État, loisirs illimités, importance du travail, etc.).
L’identification marxiste de l’action avec la violence, de la glorification du travail et de la “réalisation” de la philosophie pour transformer le monde représenteraient donc trois défis fondamentaux à la tradition de la pensée politique. En ce sens, “l’attitude de Marx à l’égard de la tradition fut de rébellion consciente.” Il aurait lancé des défis clairs à la tradition.
Arendt vise à montrer que chacune des thèses de Marx contient une contradiction fondamentale et qu’elles sont conçues en des termes traditionnels qui se discrédient. Ces contradictions sont impardonnables pour un auteur de premier plan comme Marx et ne peuvent donc pas être négligées.
Chez Marx, comme chez beaucoup d’auteurs du XIXe siècle, le style choquant et enjoué dissimule