Hedge funds
MARIO DRAGHI
Président Financial Stability Forum Gouverneur Banca d’Italia
Beaucoup a été fait jusqu’ici pour limiter les risques que font peser les hedge funds sur la stabilité financière, tout en évitant les restrictions inutiles qui fausseraient le jeu des forces du marché et empêcheraient ces fonds de continuer de jouer leur rôle sur les marchés actuels. Néanmoins, dans un contexte de changement permanent de l’environnement des marchés financiers, les intervenants de marché et les autorités de supervision ne doivent pas relâcher leur attention afin de bien appréhender les évolutions de marché en cours et remédier rapidement à toute insuffisance des systèmes de gestion du risque de contrepartie ou de la discipline de marché. Les opérateurs semblent aujourd’hui globalement assez bien protégés contre les risques de contrepartie directement liés à des défaillances de hedge funds, mais l’efficacité des dispositifs d’appels de marge en cas de forte détérioration des conditions de liquidité et de marché mérite un examen plus approfondi. Les conséquences financières plus larges, du type perturbation de la liquidité de marché et des prix, d’un choc affectant les hedge funds et d’autres institutions à effet de levier restent difficiles à mesurer. Cette situation souligne l’importance d’une amélioration des exercices de simulation de crise (stress test) et d’analyse des scénarios. Un défi essentiel à cet égard consistera à améliorer l’évaluation et réduire l’ampleur du risque de perte extrême pour tous les participants clés du système financier, afin que des anticipations irréalistes en matière de transfert des risques ne créent pas un aléa moral et des risques plus élevés pour le secteur financier.
Banque de France • Revue de la stabilité financière – Numéro spécial hedge funds • N° 10 • Avril 2007
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ÉTUDES
Mario Draghi : « Hedge funds et stabilité financière »
ans le sillage de la crise asiatique et de la quasi-faillite de LTCM,