Hegel
Suivant la tradition philosophique, l’énoncé est pensé comme le lieu de la vérité. Il n’y a de vérité qu’à travers la proposition qui exprime l’essence des choses cad leur articulation logique. Le détour par les mots est nécessaire à la pensée et il constitue son existence même, sa vérité et sa vie. Hegel reste dans une ligne classique, mais il apporte une description originale du mouvement du signe. Il y a deux aspects du texte à distinguer : reprise de la tradition logique, apport nouveau.
1° Hegel oppose la conscience et la res. La conscience n’accepte pas la simple étendue, le corps, la matière (Descartes, Kant). Mais en refusant les formes de l’extériorité, elle risque de s’enfermer dans une intériorité abstraite : « le moi » (Descartes), la « Belle âme » (Kant) ou risque de verser dans « l’intuition mystique » (Schelling). Telle est la subjectivité infinie au sens où elle ne voit le vrai, le bien, etc. qu’en elle. Par exemple la “Belle âme” : elle se retire en soi, comme volonté pure, et ne vit qu’à travers una abstraction idéale. Mais, en refusant le monde, elle se prive de tout être, car rien ne lui paraît suffisant : elle ne vit que dans le négatif, le refus de l’altérité, autrement dit le refus de se reconnaître elle-même dans un autre. La tradition logique de la pensée est en ce sens « métaphysique » parce qu’elle continue à désunir la matière et l’esprit. Or, pour Hegel, c’est l’Esprit qui se fait matière (s’incarne) et en cela consiste son « idéalisme » qui est assez particulier : « l’Idée » est le tout qui comprend en elle le devenir complet de l’esprit qui commence pas se méconnaître lui-même en vivant dans l’immédiateté et qui avance, de cette 1ère conscience (identique à l’être) jusqu’à la conscience de soi (encore abstraite comme avec Descartes ou le pur « Je » kantien) pour s’affranchir dans la raison objective, qui pose le monde qui est le sien. Dans ce parcours, les apparitions de la conscience