Britannicus : acte I scène 1 : La scène I de l'acte I dont nous allons étudier le début, est un dialogue entre la mère de Néron, Agrippine, et Albine, sa confidente. Elle correspond en tous points à ce que les classiques appelaient une scène d'exposition, c'est à dire une scène qui se donne pour objectif d’informer rapidement le spectateur, de la manière la plus naturelle possible. Spectateur de B trouve grand nombre d’info dès début de B. Notons d’abord que nous avons à faire à un début « in medias res ». Quand le rideau se lève, Agrippine est déjà là dans un état d’agitation inaccoutumé. Comme on va l’apprendre, Junie a été enlevée pendant la nuit : l’élément perturbateur de l’intrigue a déjà eu lieu. Moment exact où commence la pièce est indiqué dés le vers 2 : « Faut-il que vous veniez attendre son réveil ? ». Albine : v3 et 4 précision sur le lieu « Qu’errant dans le palais sans suite et sans escorte, / La mère de César veille seule à sa porte ? » La scène est à Rome, dans une chambre du palais de Néron. Précision sur époque : L’époque est suggérée par la célébrité des noms : Néron, empereur de Rome entre 54 et 68 après Jésus-Christ (né en 37) v4. L’élément-clé (l’élément perturbateur) est révélé progressivement au cours du texte : v.10 – 14 : « Contre Britannicus, Néron s’est déclaré / L’impatient Néron cesse de se contraindre / Las de se faire aimer, il veut se faire craindre, / Britannicus le gêne … ». Analyse du vers 13 : « Las de se faire aimer, il veut se faire craindre » : Agrippine y traduit la transformation psychologique que vit son fils et rend visible, son évolution vers la tyrannie, parallélisme des deux hémistiches et l'antithèse qu'ainsi il renforce entre les deux infinitifs aimer et craindre accentuent l'opposition éloquente entre l'idée d'un pouvoir qui garantit l'honneur de celui qui l'exerce et celle d'une autorité haïssable et monstrueuse. D’autres informations nécessaires pour comprendre la situation nous sont apportées par les diverses