Helo
Co-auteur avec Véronique Le Goaziou de "La violence des jeunes en question" paru aux éditions Champ social en
2009, Laurent Mucchielli, sociologue, directeur de recherche au CNRS, revient à l’occasion de cette conférence sur les résultats de plusieurs années de recherche passées sur la délinquance juvénile. A partir de données historiques, statistiques et d’études de dossiers judiciaires, il prend le contre-pied de bien des analyses journalistiques et politiques sur la « violence des jeunes ».
Tout d’abord, la comparaison historique permet à Laurent Mucchielli de revenir sur la question de l’« avant », cet âge d’or mythique qui serait caractérisé par l’absence ou la grande rareté de la délinquance juvénile. Or, cette période historique n’existe pas, ni dans le passé lointain des sociétés paysannes, ni dans l’histoire des sociétés urbaines industrielles. Pour prendre un point de comparaison relativement récent, le tournant des années 1950 et 1960 se caractérise par une peur déjà très forte des bandes de jeunes (appelés par les médias « blousons noirs »). Et c’est aussi l’époque de l’entrée dans la société de consommation. On observe alors des phénomènes de bandes territorialisées, qui commettaient diverses violences, des vols, du vandalisme (espaces publics, jardins ou bâtiments) et même des viols collectifs, ce que tout le monde avait oublié en 2001-2002 lorsqu’est apparu dans les médias (et non dans la réalité) le phénomène des « tournantes ».
Les principales différences