Héloïse Nez est maîtresse de conférences en sociologie à l’Université de Tours, membre de l’UMR Cités, territoires, environnement et sociétés et chercheure associée au Centre d’étude des mouvements sociaux-Institut Marcel Mauss. Ses recherches portent sur la démocratie participative et les mouvements sociaux en France et en Espagne.
Dans ce texte « Délibérer au sein d'un mouvement social »Héloïse Nez nous invite à aller plus loin dans l’exigence de comprendre les processus de participation à partir d’enquête fondée sur l’observation et sur la description, de rendre compte précisément de ce qui se passe à l’échelle locale, de la complexité et de la richesse des situations de participation telles qu’elles se font et de l’expérience qu’en ont les participants, avec ses innovations, ses ambiguïtés et ses paradoxes.
La multiplicité des échelles de mobilisation est aussi repérée par Héloïse Nez dans son analyse de la mobilisation des Indignés à Madrid. Nez a constaté une tension au sein du mouvement entre la dimension globale et la dimension locale de l’action qui se sont présentées comme deux processus successifs de développement de l’occupation. Au fil des mois s’est ainsi opéré un déplacement de l’action des Indignés à partir de revendications globales et nationales, vers des modes d’action concrets et locaux. Les revendications initiales du mouvement se sont inscrites à la fois dans le cadre international de la crise économique, dont les effets sont particulièrement aigus en Espagne, mais aussi dans le contexte national spécifique au pays les assemblées sur plus d’une centaine de territoires

Depuis le 28 mai 2011, des assemblées sont régulièrement organisées dans les quartiers de Madrid, les villes de banlieue et les villages de la région. Au total, plus d’une centaine de territoires sont concernés. La délocalisation des assemblées a été orchestrée depuis Puerta del Sol, une commission « quartiers » se chargeant de l’extension du mouvement des