Henry james le tour d'écrou
Le double dans sa définition indique la présence de deux choses, deux éléments identiques ou analogues qui forment parfois un tout indissociable.
Dans la littérature :
La croyance du double correspond à ce que Freud appelle le « narcissisme de l’enfant », ce qui correpond à la satisfaction que ce dernier éprouve en réalisant ses désirs et le sentiment qui s’attache à l’évocation ultérieure de cette image, lorsque le narcissisme primaire a été refoulé lors de l'évolution de l’enfant.
C'est donc «le retour du refoulé» qui provoque l'inquiétante étrangeté selon Freud.
On peut ainsi rallier cette théorie au tour d’écrou, où on verra que de nombreux éléments se rapportent à la question du double, notamment chez les personnages.
1/ Formes et attraits du double :
a) Miroirs , jeux de regards :
Henri James dans le tour d'écrou met en scène de nombreux éléments se rapportant à la question du double. la première chose à considérer est la présence, au tout début du roman, de miroirs à l'intérieur du manoir où Jane a été engagée pour élever Flora et Miles. Lorsqu'elle entre pour la première fois dans la demeure, après avoir rencontré Flora, elle se met à décrire sa chambre en énonçant tous les éléments qui la compose : le lit, les draperies, mais aussi les miroirs où je cite p.51 :
_" pour la première fois, elle pouvait se voir de la tête aux pieds"_ ces miroirs ne sont évidemment pas là par hasard et sont pour le lecteur symbole des doubles, reflets très présent au cours du texte. En plus des miroirs purement matériels à l'intérieur de la maison, James insère dans son récit des situations doubles, que l'on peut interpréter comme miroirs où les éléments présentés ressurgissent plusieurs fois et de la même façon. C’est le cas lors de la deuxième apparition de Peter Quint, ancien domestique décédé à la fenêtre. Dans ce passage, de nombreux éléments peuvent être interprétés en miroirs. En effet lorsque Jane aperçoit