La rhétorique, l'éloquence

À l'intérieur de l'espace symbolique qui rassemble l'antiquité au XVIII, la colonne vertébrale qui structure la pensé grecque et latine est: l'éloquence.
La rhétorique est une certaine manière de mettre en oeuvre le discours. Elle renvoie à un débat. Platon pense que c'est un usage trompeur de la langue, mais qu'elle est indispensable à l'activité politique. C'est un discours qui sert à capter l'attention. La péroraison est la conclusion de ce discours. On peut utiliser la prosopopée, qui est le fait de faire parler quelqu'un d'absent.
La rhétorique est un objet commun à tous ces siècles et sert d'articulation constante entre les différentes époques.
Le bilinguisme est un fait. Il y a un phénomène de désir tourné vers l'être grecque. Ce qui est désiré, ce n'est pas d'être un grecque, mais d'être français et enrichi par la culture grecque. L'une des aptitudes désirées est cet art de bien parler. Cet art est relié à la manière d'exercer à l'intérieur d'une démocratie le pouvoir politique. C'est une prise du pouvoir par la parole, on plie l'auditeur à ce qu'on attend de lui: la dimension judiciaire.
Aristote appelle cela « l'art de faire de la cause la plus faible la cause la plus forte. » Savoir parler, c'est avoir le pouvoir.
Mais si le discours fonctionne, c'est qu'il est parfait dans son genre, il a but pragmatique.
Mais l'orateur n'est pas un sinistre individu qui ne se préoccupe pas du juste et de l'injuste. L'art de bien parler pourrait se rattacher à Cicéron (Ier siècle avant J.C) L'éloquence vise à former un type d'homme: l'orateur, qui rassemble en lui des savoirs. Il théorise le savoir et la sagesse du monde. Ce sont ses qualités morales et intellectuelles qui font que c'est un bon orateur, et un médiateur entre la sagesse et la cité. La rhétorique correspond à un idéal: l'orateur.
Cet idéal témoigne de l'amour des grecs pour le beau langage. C'est une science, une maitrise qui a été véhiculé par les sophistes dans