Hernani victor hugo, acte i, scène 1
Commentaire : Victor Hugo, Hernani (1830), Acte I, scène première. En 1827, à peine âgé de vingt-cinq ans, Victor Hugo publie Cromwell, une pièce de théâtre d’un genre nouveau, rompant complètement avec les préceptes classiques. Le projet est toutefois titanesque et, de fait, injouable sur scène. La préface de Cromwell fait cependant date et pose les fondations du romantisme français. Trois ans plus tard, et après la censure de Marion …afficher plus de contenu…
Elle est toutefois assez représentative du genre du drame romantique. Nous découvrons une scène de confrontation plutôt grotesque entre une duègne peu conventionnelle et un personnage relativement mystérieux. Celui-ci se révèlera être Don Carlos, roi d’Espagne et futur Charles Quint, héritier du Saint-Empire romain germanique.
La scène est particulière également par le nombre important de didascalies qu’elle comporte. Les mouvements et les éléments scéniques font de cette scène un véritable spectacle et non simplement un dialogue. Notons à cet égard que le morcellement de l’alexandrin donne également à la scène une grande …afficher plus de contenu…
Un alexandrin « disloqué » et malmené.
[« J’ai disloqué ce grand niais d’alexandrin », Victor Hugo - v. 80 du poème XXVI « Quelques mots à un autre » du livre II « Aurore » des Contemplations. L’auteur rompt avec l’alexandrin classique, régulier, découpé en deux hémistiches de six syllabes. Originellement, l’alexandrin avait été choisi pour le théâtre car sa longueur était censée permettre de produire une parole naturelle.]
i. Un alexandrin qui ressemble à de la prose : de nombreux alexandrins sont partagés en plusieurs courtes répliques entre les deux personnages. + Les phrases des longues répliques ne fonctionnent pas sur le rythme de l’alexandrin. La première réplique, par exemple, montre un rejet de l’adjectif « dérobé ».