Hernani
Ruy Gomez qui méprise Hernani se doit à sa protection et se voit contraint par les lois de l’hospitalité à trahir le roi qu’il voudrait satisfaire. A cela s’ajoutent les agissements royaux relatifs aux ambitions de succession puisque Don Carlos rêve de succéder à Charlemagne. Il devient d’ailleurs l’empereur Charles Quint dans l’acte quatre, et on le voit comploter tout au long de la pièce avec les « grands d’Espagne », les gentilshommes nobles qui constituent sa suite et son Conseil. Les deux intrigues influent l’une sur l’autre en faisant s’entrecroiser des éléments de la tragédie classique qu’Hugo redéfinit, telle la fatalité qui pèse sur les personnages, condamnés à un devoir qui va à l’encontre de leurs véritables désirs, et des éléments de la comédie sentimentale tels les discours passionnés qu’échangent les amants
« à la barbe du vieux » Gomez, impuissant et un peu ridicule. Ce mélange des genres est d’ailleurs caractéristique de la nouvelle esthétique théâtrale définie par