Heureux qui, comme ulysse
« Heureux qui comme Ulysse… » Du Bellay
Fiche n°1
Joachim du Bellay est un poète de Pléiade du XVI° siècle (1522-1560).
I. Une structure caractéristique opposant quatrains et tercets
1. Une opposition de structure
Le sonnet, composé de deux quatrains et de deux tercets, se prête bien par sa forme à l’opposition de ces deux types de strophes. C’est le cas ici : ← Les deux quatrains forment un groupe solidaire, et forment une phrase chacun. La référence à Ulysse, à laquelle répond le pronom personnel « je » de la deuxième strophe, établit un parallélisme entre les deux quatrains. ← Les deux tercets sont unis par leur structure originale de comparaison : anaphore des « Plus… ». Les deux tercets forment une entité indissociable puisqu’ils forment une seule phrase (un seul verbe conjugué : « plait »).
2. Une opposition d’ordre rythmique
Le rythme change radicalement des quatrains aux tercets : ← Par la ponctuation : la ponctuation est parallèle entre les deux quatrains (2-3 virgules en fin de vers qui isolent chaque proposition et une ponctuation forte ( ? ou !) en fin de strophe) et s’oppose à celle des tercets (la phrase est une accumulation de comparaisons terminée par un point). Les oppositions ou comparaisons se font à l’intérieur de ces groupes (« Quand… fumer », « reverrai-je… qui… »). ← Par les groupes de vers : les quatrains fonctionnent en groupes de deux vers (groupes de sens), mais le rythme s’accélère dans les tercets avec des groupes de un vers. Les oppositions se font entre les deux hémistiches de chaque vers).
3. Une opposition de sens
Le sonnet est composé de trois mouvements de sens : ← Le premier correspond au premier quatrain : comparaison mythologique qui aborde le thème du retour, auquel répond le second quatrain : nostalgie du pays natal de l’auteur. Au verbe « retourné » du vers 3 répond « reverrai-je », à « voyage » (vers 1) répond « village »