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(1958-1969)
par Danielle BAHU-LEYSER
Lorsque le général de Gaulle revient au pouvoir en 1958, le paysage médiatique français est en pleine mutation. La presse écrite quotidienne avec treize titres à Paris, pour un tirage global de 4 300 000 exemplaires, et cent dix titres en province, représentant 7 300 000 exemplaires, doit désormais compter avec une radiodiffusion en plein essor et l'amorce du développement de la télévision dans l'Hexagone. De fait, huit foyers français sur dix possèdent alors un poste de radio et seulement sept sur cent un récepteur de télévision, soit un peu plus de dix millions de radiorécepteurs pour un million de postes de télévision (voir graphique 1).
Graphique 1
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DBL - Article publié dans Espoir, revue de l'Institut Charles de Gaulle, n° 66, mars 1989.
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La radio est donc présente partout, surtout depuis l'apparition du transistor : on l'écoute dans les cuisines, sur les tracteurs agricoles, dans les automobiles et même dans les djebels algériens les plus reculés, où se trouvent stationnés bon nombre de soldats du contingent.
Onze ans après l'avènement de la Vème République, les moyens de communication audiovisuels ont pris une importance considérable dans les habitudes de vie des Français. Chaque famille possède alors au moins un poste de radio, tandis que le nombre de récepteurs de télévision a décuplé pour atteindre dix millions.
Pourtant, cette entrée en force des nouveaux médias audiovisuels n'entame pas l'audience de la presse quotidienne. A Paris, le nombre de titres reste inchangé entre
1958 et 1969, avec un tirage en légère progression : 4 600 000 exemplaires, soit un accroissement de 300 000 exemplaires en onze ans. En province, si la physionomie de la presse quotidienne se modifie, en perdant le quart de ses titres, son tirage reste quasiment identique avec 7 500 000 exemplaires, donc un supplément de 200 000 exemplaires ment au moment du départ du général de