LA COMPLAINTE DU PROGRES
Boris VIAN

Boris Vian est un écrivain, scénariste, peintre et chanteur engagé. Il est né en 1920 dans les Hauts de Seine et est mort en 1959 à Paris. C’est un pacifiste. Il incarne un esprit de liberté et d’invention. Il est l’auteur de l’Ecume des jours, l’Herbe rouge et l’Attrape-cœur.

La Complainte du progrès est une chanson à texte, elle porte un regard critique sur la société de consommation. Le titre se présente comme un oxymore car une complainte est sensé être une chanson triste ou le registre est tragique pourtant le progrès est plutôt une chose positive (à priori) effet renforcé par le choix d’un rythme de bossa-nova, gai et entrainant (alors que c une complainte).

Elle est composée en 1956 pendant la période des Trentes glorieuses (45/75) marquée par une croissance économique soutenue. L’industrie progresse, les exportations s’accroissent ce qui favorise l’élévation de niveau de vie. On assiste à une explosion démographique. La publicité se développe. C’est le début de la société de consommation.
La chanson établit une comparaison des relations amoureuses autrefois et aujourd’hui. Elle fait apparaitre que ces relations sont désormais régies par les biens de consommations. Chaque étape de la vie de couple est l’occasion de marchandages et de chantages à propos de ces biens matériels dont le refrain fait un inventaire hétéroclite, et le bonheur se résume à la possession de ces biens.
Boris Vian adopte le ton de la dérision en recourant à un langage familier et en créant de nombreux néologismes.
Il dénonce une société de marchandisation, une consommation de produits superflus, la création superficielle de besoins et la substitution des valeurs marchandes aux valeurs humaines. Il décrit une société de plus en plus matérialiste et individualiste et considérant que ce que l’on présente comme un progrès dénature l’homme par ses excès.
L’auteur joue avec le langage avec notamment des néologismes, des mots valises :(2mots