Histoir de la pensé
I- La question de l’émergence de la conscience économique : l’économie des sociétés primitives : misère ou abondance ?
A- Question de méthode : des sociétés préhistoriques aux « sociétés primitives »
* Les « sociétés primitives » sont des sociétés sans Etat, sans institution politique distincte et séparée du reste de la société. * Cette institution politique apparaît tardivement (≈ 5000 ans) au Moyen-Orient, Asie du SE, Amérique centrale, et survient en même temps que la création d’autres institutions sociales entièrement nouvelles : l’écriture, la ville, l’architecture et a différenciation des classes sociales. * Longtemps, l’image qui a dominé a été celles de populations vivant dans des conditions particulièrement difficiles, éprouvantes, misérables.
Cette vision dominante va être bouleversée par Gabriel CAMPS qui n’a pas craint de présenter la préhistoire comme « âge d’or » de l’humanité, allant à l’encontre d’une conception évolutionniste et progressiste qui situe habituellement cet âge d’or dans l’avenir. * CAMPS s’est appuyé sur des travaux anthropologiques récents de Marshall SAHLINS (1972) cet auteur a remis en cause la vision misérabiliste traditionnelle de l’économie primitive → Loin d’être cette économie de pénurie, de disette permanente, c’était en fait une économie d’abondance dans la mesure où tous les besoins étaient satisfaits pleinement. * Cette théorie a été vérifiée dans les sociétés primitives actuelles qui n’ont pas été encore contaminées par le monde moderne, il est en revanche impossible de la tester quand il s’agit de sociétés préhistoriques inobservables.
B- Les regards occidentaux contrastés portés sur les « sociétés primitives »
* Les dits « primitifs » ne sont pas disposés à parler d’eux-mêmes à des étrangers qui veulent les étudier scientifiquement. * Lorsqu’ils se livrent à quelques confidences, ils le font avec leur système de