Il est important de consacrer une partie entière au style bossa nova, qui se définit comme une nouvelle approche de la musique dans le Brésil des années 1950. Cette musique est unanimement reconnue comme typiquement brésilienne, et plus précisément comme l'incarnation musicale de Rio de Janeiro, car c'est dans cette ville que le genre est né. En 1950, la ville compte déjà deux millions d'habitants, ce qui peut expliquer son dynamisme dans les arts et notamment la musique. L'atmosphère musicale de la ville est alors dominée par les sambas où les percussions jouent le rôle principal. La bossa nova est en fait un type de samba mais avec une nouvelle approche rythmique, plus douce car les percussions ne sont plus les instruments les plus importants. Quelquefois, la bossa est jouée par de petits groupes, mais en réalité ce style convient à la perfection à un chanteur seul s'accompagnant à la guitare. En dépit d'une simplicité apparente, la bossa nova est remplie d'harmonies inhabituelles et riches que l'on ne trouve que dans la musique classique et le jazz moderne. Ces deux influences sont très importantes dans l'histoire de la musique bossa nova.
Johnny Alf, de son vrai nom Alfredo José da Silva, qui est un des pères de ce style, est influencé autant par George Gershwin que par Claude Debussy. Il sort son premier album en 1955, intitulé "Rapaz de bem" en tant que pianiste et chanteur et est considéré comme un des premiers albums de bossa nova. Deux autres musiciens apparaissent à cette même époque. Il y a d'abord un pianiste, Joao Donato (né en 1934) qui développe sur son instrument un style percussif et harmoniquement audacieux, qui étonne beaucoup avec ses accords dissonants malgré un sens rythmique précis et sûr. Son jeu se rapproche beaucoup du célèbre pianiste de jazz, Thelonious Monk. Il y a également un guitariste, Luiz Bonfa (né en 1922) qui apporte sur la guitare les mêmes innovations que Joao Donato au piano. Ensemble, ils composent une chanson "Minha