L1 – AES –

Dissertation d’Histoire
La Constitution civile du Clergé

Avant la Révolution de 1789, la Société française est organisée en trois ordres aux fonctions distinctes issus du Moyen-Age : le Clergé (anciens Oratores), la Noblesse (Bellatores) et le Tiers-Etat (Laboratores). L’Eglise est considérée comme le premier ordre : il est très étroitement associé à la monarchie par son origine « de droit divin » et il a un rôle fondamental dans la société. L’Eglise a une mission d’assistance : maintenance des hôpitaux, léproseries, orphelinats ; une mission caritative : aumôneries ; une mission de service public : elle tient les registres civils (baptême, mariage et décès) et enfin une mission d’enseignement : primaires et collèges… En contrepartie, l’Eglise tire de nombreux privilèges honorifiques (priorité sur les deux autres ordres dans les processions religieuses et les assemblées politiques), juridiques puisqu’elle dispose de son propre droit dit canonique et de ses propres tribunaux et, fiscaux puisqu’elle ne paie pas d’impôts hormis un don au roi au montant libre. L’Eglise est même à l’origine d’impôts puisqu’elle touche la Dîme qui s’exerce sur toutes les propriétés et dont même le Roi doit s’acquitter en plus des « casuels » en échange des services religieux rendus. Ces privilèges fiscaux ont largement contribué à l’enrichissement de cet ordre. Avec l’apparition de la philosophie des Lumières et plus particulièrement les écrits de Voltaire, la crédibilité du Clergé est remis en cause : les affaires Calas et Sirven choquent l’opinion publique et dévoilent une intolérance forte de l’Eglise catholique envers les protestants. Elles alimentent une tendance progressive de déchristianisation. Sur le plan religieux, la France et ses ordres apparaissent unis. Pourtant, certains indices dénotent les prémisses de l’influence libérale chez les bourgeois et une certaine indifférence dans le tiers-état (qui cependant diffère selon les régions). De plus, les