Histoire De L Art Notes Sur Les Mouvements
Notes sur les toiles et leurs courants.
1) Le néoclassicisme : entre idéalisme et antiquité.
Jacques Louis David (1748-1825), Le Premier consul franchissant les Alpes au col du Grand Saint-Bernard, 1800, hst, 259x221 cm, châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, Malmaison.
Dans ce tableau, David met en scène un épisode fameux de la seconde campagne d’Italie (1799-1800) menée par Bonaparte, Premier consul, contre les Autrichiens. Ceux-ci, membres de la deuxième coalition formée pour combattre la France républicaine, étaient en position de force en Italie. En mai 1800, alors que les armées autrichiennes assiègent les Français dans le port de Gênes, Bonaparte a l’audace de faire passer ses troupes par les Alpes et d’entrer en Italie par le col du Grand Saint-Bernard, alors que les conditions climatiques, mauvaises en ce printemps 1800, ne s’y prêtaient pas. Cet exploit technique et humain lui permet de surprendre ses adversaires qu’il affronte à Marengo, le 14 juin 1800.
C’est d’ailleurs vêtu du costume porté par Bonaparte à la bataille de Marengo que David l’a peint. Plus que l’exploit d’une armée, c’est donc le vainqueur de Marengo que David célèbre dans cette toile. Cela apparaît de manière explicite dans le fait que Bonaparte occupe tout le premier plan de la composition, tandis que les soldats tirant les chariots et les canons sur des sentiers escarpés au milieu des montagnes enneigées n’y sont que des détails. Ce n’est pas tant à ses troupes que le consul s’adresse qu’au spectateur et par là même à la postérité.
David ne représente pas la scène telle qu’elle s’est réellement passée : Bonaparte a traversé les Alpes non pas sur un cheval, mais sur une mule et avec l’assistance d’un guide. Il n’était pas enroulé dans une cape gonflée par le vent, mais vêtu d’une simple redingote. Il apparaît ainsi que le contexte historique n’est qu’un prétexte pour mettre en valeur la figure du chef de guerre et ses talents de meneur d’hommes. La