histoire des arts
Ces planches présentent la guerre à travers le regard croisé d’un couple : lui, Pierre est sur le front ; elle, Edith, travaille en usine à Paris. Seules les deux premières vignettes et la dernière évoquent la situation désespérée de Pierre : blessé, il se trouve pris dans des barbelés au milieu du no-man’s land. Les deux soldats français qui, dans la dernière image, l’observent depuis leur tranchée confirment qu’il ne s’en tirera pas… Les six vignettes centrales présentent Edith, d’abord à l’usine d’armement où elle lit la carte de son mari et y répond, puis sur le chemin du retour chez elle. Elle est comme encadrée par les images de son mari, mais ignore qu’au moment où elle reçoit sa carte et pense à lui, il est en train de mourir… > Les personnages : Pierre, enchevêtré dans les barbelés, l’uniforme déchiré, incapable de bouger, est une représentation bien éloignée du soldat héroïque classique plein de noblesse : Tardi nous montre un homme qui souffre, aux traits un peu grossiers et dans une posture à la fois tragique et grotesque. Edith est présentée comme un personnage un peu éteint : yeux baissés, visage fermé et sans expression. Elle semble accablée par sa situation. ( voir notamment la 5ème vignette : par le jeu des proportions, elle est comme « écrasée » entre le panneau qui ordonne le silence sur la guerre à la population et les mots de son époux) > Le graphisme : Les trois premières vignettes présentent de grandes similitudes graphiques : les poteaux et