Histoire des francs qui prirent jérusalem
Pape Urbain II
Appel de Clermont
La période qu’on appelle « époque des croisades » couvre près de deux cents ans, depuis les conciles de 1095 jusqu’à la perte des dernières places de Terre Sainte en 1291 et si les croisades ont attirées et retiennent l’attention de tant d’historiens, et la curiosité du public lettré, c’est sans doute en raison de l’ampleur du phénomène qu’elles représentent. Elles ont mis en mouvement des masses humaines considérables au prix d’un effort difficilement concevable.
En 1078, les Turcs Seldjoukides, membres d'une tribu Turque provenant du lointain Turkestan et ayant émigré au proche-orient, expulsent de Jérusalem la dynastie sunnite Abbasside qui y était installée depuis 637. C'est, pour les pèlerins chrétiens, le terme du libre accès à Jérusalem. La même année, vaincus à la bataille de Manzikert en 1071, les Byzantins voient les Turcs s’établir à Nicée et y installer un royaume en 1081. Le Basileus de Constantinople, Alexis Ier Comnène, qui voit son Empire menacé par les Turcs, demande à plusieurs reprises le secours de Rome contre les Seldjoukides. En 1095, le pape Urbain II prend acte lors d’un séjour en France de la fureur des chevaliers à qui les Turcs barrent dorénavant la route de Jérusalem et répond à la demande d’Alexis Ier. Entre la demande de l'Empereur, qui ne sollicitait que l'envoi d'un petit contingent de chevaliers mercenaires et la mise en branle d'une grande expédition latine, l'abîme est profond. Alors d'où vint au pape cette idée de croisade ? En se reportant à la chronique de Michel le Syrien, « les Turcs infligeaient des maux aux Chrétiens qui se rendaient à Jérusalem pour prier, les frappant, les pillant, et prélevant des taxes aux portes de la ville, de même que sur le Golgotha et au Saint Sépulcre. De plus, toutes les caravanes de Chrétiens qu'il