Sujet 1 :
Quelle est selon vous la place des idées de Rousseau dans la pensée politique moderne ?
« Chacun de nous est rousseauiste, ayant lu Rousseau ou pas » : voilà ce qu’une copie (honorablement notée) affirmait avec force. Jugement fort pertinent ; et l’occasion était donnée avec ce sujet de se mesurer à la pensée d’un des géants de la culture moderne…rien de moins ! C’est ce qui fut fait avec entrain, pugnacité et parfois même avec un enthousiasme qui m’a personnellement ravi (détail significatif, la meilleure note de la promotion portait sur ce sujet : 19/20) Traiter correctement ce sujet requérait la combinaison de la connaissance du cours, d’une capacité d’évaluation critique des thèses du Genevois, et – last but not least – éventuellement de lectures personnelles de l’œuvre de Rousseau ou d’auteurs apparentés. Cela dit, comment les copies ont-elles plus précisément été évaluées ? En fonction des six catégories que voici (les quatre premières catégories sont pour moi fondamentales, les deux dernières importantes mais subordonnées aux premières) :
1. Ce sujet offrait le moyen de mettre en valeur vos qualités en termes de représentations générales de l’histoire des idées politiques : la distinction entre les modernes et les anciens, celle entre révolution, progressisme et conservatisme, celle entre « homme » et « citoyen », enfin celle entre holisme et individualisme. L’œuvre de Rousseau se présente de manière singulière : elle innove radicalement par bien des aspects : voir sur l’amour avec Julie, et sur l’éducation avec Emile (tant du point de vue du respect de l’enfant que de la prise en compte des phases différenciées de l’éducation, et aussi en ce qui concerne le primat de l’expérience personnelle sur toute autre forme d’apprentissage), pour ne rien dire du bouleversement conceptuel opéré – même avec le contractualisme classique – par l’apparition de la volonté générale dans Du contrat social) ; elle s’inscrit dans la