Histoire du droit criminel
HISTOIRE DU DROIT CRIMINEL
L’héritage de l’ancien droit est important en droit pénal. Les théories des jurisconsultes de l’ancien droit notamment sur l’incrimination, ont souvent été reprises dans le code pénal de 1810 et celui de 1994. L’influence de l’ancien droit est encore plus nette aujourd’hui en ce qui concerne la procédure pénale. Aujourd’hui nous avons une procédure pénale mixte sur la base du code d’instruction criminelle, ancêtre du code de procédure pénale de 1958. Au début du XIXème siècle, dans le code d’instruction criminelle, Napoléon a fait un compromis entre l’héritage de l’Ancien régime fortement inquisitoire, procédure inquisitoire qui continue à caractériser la phase d’instruction et l’héritage révolutionnaire de la procédure accusatoire pour la phase de jugement.
La matière criminelle d’une société donnée est souvent le reflet de l’évolution historique du droit. Un grand criminologue et un médecin du XIXème siècle ont pu dire « les sociétés n’ont que les criminels qu’elles méritent ». Ils mettaient en évidence que le fait criminel est une émanation directe de la société.
De même, la procédure pénale est en étroite relation avec le système politique. En effet, elle reflète la situation de l’individu face à l’Etat, au pouvoir. Ce n’est pas un hasard si l’ordonnance criminelle de 1670 qui fixe la procédure pénale, et qui établit une procédure fortement inquisitoire, intervient en pleine monarchie absolue sous Louis XIV. A partir de la révolution, chaque nouveau régime a tenté de modifier la procédure pénale pour marquer le changement politique et idéologique. La procédure pénale est encore un domaine très sensible aux variations de la politique française.
La Matière fait l’objet d’idées reçues : par exemple sous l’Ancien régime régnait l’arbitraire le plus total. En réalité, si on parlait d’arbitraire du juge sous l’AR, cela avait une signification précise et non péjorative jusqu’au