L'approche historique

Il me paraît important d'aborder la notion de « handicap », qui a évolué sans cesse dans l'histoire et les pays du monde. Quand on travaille auprès de ce public, il est essentiel pour moi de connaître les évolutions de la prise en charge et de regard de ces personnes par la société.

Commençons par aborder comment était traité le handicap dans la Grèce antique : un enfant né « infirme » à cette époque était très vite interprété comme une punition des Dieux pour une faute qu'il leur aurait causée. Pour la société, cet enfant perturberait l'ordre établi.
La loi obligeait les parents à l'abandonner dans un milieu hostile. Cet enfant serait pris en charge par les dieux. « Dans l'idée de la démocratie grecque naissante, où seuls les hommes libres avaient la parole, il convenait de garder pure la race des Gardiens ».
Dans la mythologie grecque Oedipe est l'exemple type de ces pratiques. Il présentait une malformation au niveau des jambes, la traduction de son nom est « pieds enflés ». Les oracles avaient prédit que cet enfant aurait une influence négative, car il tuerait son père et se marierait avec sa mère, ce qui représente les interdits fondamentaux d'une société.

Il en est de même dans la Rome antique, celle-ci insiste davantage sur le fait qu'un enfant infirme est une souillure pour la société.

Ces pratiques sont encore utilisées de nos jours dans d'autres cultures, notamment en Afrique chez les Nuers ou un enfant présentant une déformation est appelé « enfant hippopotame », il est donc conduit cérémonieusement près du fleuve vers des hippopotames qui sont considérés comme ses vrais parents (où il sera sûrement dévoré par les crocodiles).
Dans ces sociétés, à la venue d'un enfant de ce type, la mère est forcément coupable d’une faute plus ou moins grave.

Plus tard, au Moyen Âge, le sujet présentant des infirmités mentales ou physiques était sélectionné, privilégié par la cour. Il accompagnait les rois et les