histoire et mémoires
Composition d'Histoire
L'Histoire et la mémoire sont deux approches différentes du passé. L'Histoire est une reconstruction scientifique à partir de sources diverses du passé faisant l'objet d'un travail critique et objectif. La mémoire est plus subjective et relève d'un rapport affectif aux événements passés. Les mémoires sont donc multiples , évoluent dans le temps et peuvent entrer en complémentarité ou en concurrence avec le travail de l'historien. Ces deux termes vont s'entrecroiser au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale ( 1939 -1945) et vont faire objets de différents enjeux.
Or le travail le d'historien peut-il et doit-il se protéger des dimensions affectives et politiques des mémoires de cette guerre ?
A la fin des années 1945, l'historien est influencé par les mémoires. Cependant avec le temps et l'ouverture des archives, celui-ci va prendre du recul et se distinguer des mémoires pour en créer des nouvelles. Au final on peut se demander si les mémoires interfèrent avec le travail de l'Historien.
Au lendemain de la Guerre, l'Histoire et les mémoires vont être confondues. En effet les témoins – encore vivants et voulant témoigner – peuvent fournir des sources orales aux historiens. De ce fait, à cette période, le travail de l'historien vise à apaiser les conflits et a renforcer le « mythe résistantialiste » (Terme évoqué par Rousso dans le Syndome de Vichy). En effet, chaque groupe politique - gaulliste et communiste - sont représentés à part égale, tous deux comme les sauveteurs de la France. La thèse « du bouclier et de l'épée » de Robert Aron appuie cette idée et qualifie le régime de Vichy comme le bouclier de la France (protection de l'intérieur) et les Gaullistes